jeudi 21 juillet 2011

BENI FUCKIN' CASSIM !

Une semaine de camping, de soleil et de plage, quatre jours de festival, un bonheur incalculable, le FIB (Festival Internacional de Benicassim), c'est simplement la meilleure semaine possible.

Attention, pavé:

Le festival s'est déroulé du 14 au 17 juillet, et son camping lui ouvrait dès le 11. Nous voilà donc parties, les copinettes et moi un beau lundi de juillet dans la pampa quelque part entre Barcelone et Valence.

Le bien nommé camping "FibCamp", ce sont des hectares d'herbes cramées par le soleil et vaguement recouverts de bâches blanches, histoire de. Ce sont aussi de merveilleuses douches d'eau froide mixtes et en plein air -ce qui en soit n'est absolument pas grave puisque tout le monde passe la semaine plus ou moins à poil.



Il y a la plage à deux kilomètres, la mer à 30°C, un bon moyen de récupérer le sommeil qu'on a pas eu le matin à cause de la chaleur immonde dans la tente.



Le camping, c'est un endroit merveilleux où personne ne vole ni ne ravage les affaires des autres, où tous se rassemblent dans l'immense tente-bar, rient, picolent, se rencontrent, se rendent compte qu'il y a une écrasante majorité d'anglais, et que donc ça promet franchement. La phase Grande Tente c'est surtout pour les trois jours qui précèdent le festival à proprement parler -après tout le monde bouge sur le site.



A 7 min à pied de là, le Festival et son immense site, c'est un peu comme un terrain de jeux géant. Quatre scènes se partagent un line-up détonnant: la Maravillas Stage (la plus grande), la Firefib.com Stage et la Fib Club Stage (les deux scènes moyennes) et la Jack Daniel's Tent, plus petite, qu'on retrouve aussi au Primavera.
Les gens sont maquillés, déguisés quelques fois, on retrouve des visages du camping, on se fait des copinous, on se "prépare" à faire la fête -le line up commence à 18h et termine à 6h45 tous les soirs.
Je ne vous parlerai pas de tous les types que j'ai rencontrés, ni de l'amélioration de mon accent anglais, ni même des danses qu'on a inventé mais des concerts auxquels j'ai assistés, EVIDEMMENT.




JEUDI:
Layabouts. Je ne connaissais pas bien, je ne sais pas vraiment ce que ça donne en disque, mais le live était franchement convainquant, bonne énergie, bon rock assez lourd pour être audible. Et aussi je suis amoureuse du chanteur.
Anna Calvi. Je n'étais pas tellement enthousiaste en y allant et j'ai finalement découvert une vraie musicienne, une vraie chanteuse, un charisme incroyable, cette fille envoie du lourd et de la virtuosité.
Silent Disco . Ca n'est pas un groupe mais un concept über chouette: un espace clos à l'entrée duquel on vous donne un casque qui peut recevoir deux chaînes radio, celles-ci correspondant à l'un ou l'autre DJ en place dans la boîte (vous me suivez?). Donc tout le monde danse un casque sur la tête et sans savoir ce que les autres écoutent. Ca nous a chauffé pour la soirée.
Congotronics vs Rockers. Ma grande découverte du festival: un élégant mélange de musique Afro et de Rock'n'Roll. Ils sont très nombreux sur scène, de plein de nationalités différentes (de la Chine à l'Afrique en passant par quelque part en occident). Résultat, une énergie incroyable, une immense richesse musicale et accrue la plus grande frustration de ma vie (ne pas être née noire).
THE STREETS . Ahlalalalalalalala! Bon déjà, je suis (aussi) amoureuse de Mike Skinner et son accent de chou de Birmingham. Et puis le show. The Streets, c'est du flow, c'est beau, c'est bien écrit et souvent touchant (le mec sublime à côté de moi s'est foutu à pleurer et m'a fait un gros câlin, gné). Miky a fait s'asseoir près de 150 000 personnes, les à fait gentiment pogoter. Il nous a éclatés, c'était magnifique vraiment et ce d'autant plus que je m'attendais à quelque chose de plus violent. Puissamment sweet.
Après ce concert qui a fini vers 3h, on a dansé comme des folles jusqu'à 6h30 notamment avec Henry Saiz et Jack Beats, on était au top.

(PLAGE)


VENDREDI:
Brandon Flowers. On va pas se mentir, je n'y suis pas allée pour la carrière solo de chouchou, mais parce que oui (attention confession) j'ai adoré les Killers. Et aussi pare que je voulais entendre cette voix là pour de vrai. Elle est encore plus belle qu'enregistrée. Et puis on a eu droit à "Mr Brightside", alors j'étais contente.
Herman Dune. C'est beau, il n'y a pas grand chose d'autre à dire. Le look du Sud (bretelles, chapeau, chemise en jean, barbe fournie) colle parfaitement au personnage et à sa musique, authentique. J'aimais Herman Dune, maintenant je l'adore.
Friendly Fires. Je ne suis pas une grande fan de cette mouvance là, mais je dois dire que tout de même ils ont assuré, fait suffisamment bien leur boulot pour nous faire passer un bon moment.
The Strokes. L'enfer. Le seul concert où les gens devenaient agressifs si on leur passait devant une demi heure avant les premières notes. Moralité, j'ai préféré regarder le concert de loin, là où j'aurai de l'air pour respirer et aucun abruti pour me pousser (et j'ai bien fait puisque ce gig a été une évacuation permanente de fans étouffés). Donc les Strokes. Ils jouent les morceaux comme sur les albums, ont l'air blasé de tous ces fans qui chantent TOUT (paroles, rifs, batterie...) et finissent par se barrer comme des voleurs sans même qu'on ait eu le temps de s'en apercevoir. Donc bon, j'ai dansé, j'étais contente de voir Juju d'amour (oui, aussi), même s'il est gras et blasé, mais globalement déçue.
D'autant plus déçue qu'une de mes copines étant tombée dans les pommes pendant le concert, on a loupé James Murphy. Gnééé.
Du coup après on est retournés faire les foufous vers 4h. J'ai découvert Mary Ann Hobbs, ne DJette aux mixes sombres et pêchus, un vrai bonheur de fin de nuit.


(PLAGE)


SAMEDI:
Lori Meyers. Je ne connaissais pas et ça ne m'avait pas franchement manqué. Une pop-vaguement-rock gentillette en espagnol (sic) par un vague BG en cravate (...). Mais bon, le type avait une belle énergie, il était content et les ibériques du public avaient la pêche.
MUMFORD & SONS. PFIOU. Bon ah j'ai pleuré quand "White Blank Page" a commencé. Une harmonie incroyable, une voix et des choeurs parfaits... J'ai rarement autant souri pendant un concert, été aussi émue. On a eu droit à quelques chansons du prochain album à venir. J'ai hâte.
Arctic Monkeys. Quand on croise Alex Turner deux mois avant à Paris et qu'on le découvre ensuite sur scène, autant dire qu'il y a le jour et la nuit. C'est le concert le plus pêchu du festival: des surprises, des arrangements inattendus une vraie reconnaissance pour le public exultant. (Et je suis aussi love d'Alex hein, ça n'étonnera personne).
PRIMAL SCREAM. Enfin une VRAIE rock star. Le groupe a joué tout Screamadelica (album de 1991), probablement un de leurs meilleurs. Alors Bobby Gillepsie et sa choriste surpuissante ont envoyé du très très lourd, des morceaux de plus de 10 minutes, des enchaînements impeccables pour un mini bain de foule devant la barrière, old school et efficace. Des vrais de vrais.
Après ça, il était 4h, les filles sont allées danser sur Fake Blood et m'ont dit que c'était top, pour ma part j'ai fait la lopette, mes yeux tombaient et la tente m'appelait. BOUM.


(INSOLATION - SIESTE)


DIMANCHE:
Noah And The Wale. Les deux anglaises que nous avons rencontrées nous ont emmené voir ce band dont je ne connaissais que le nom. On découvre donc un chanteur à la mine réjouissante, une pop légère et délicate, joliment écrite et agréable.
Professor Green. Un rap, de bons samples. Et puis c'est briton, on aime on aime on aime.
PORTISHEAD. Beth Gibbons ma déesse. Portishead ou le pouvoir de transformer un véritable événement, un son colossal et surpuissant, en une chose intime, en une émotion enveloppante et singulière qu'on a l'impression d'être seul à sentir alors que l'assemblée entière est traversée par une vibration semblable portée par des visuels sublimes qui m'ont fait pensé à ceux de Nin Inch Nails. Une expérience à part entière.
ARCADE FIRE. Ca n'est pas une nouveauté, eux, je les aime d'amour, et leur spectacle m'a une fois de plus donné raison. Le film de Spike Jonze inspiré de "The Suburbs", des visuels colorés et heureux et puis EUX pour la dernière date de leur tournée. La générosité totale d'un groupe qui n'a plus à faire ses preuves (hein les Strokes!). J'ai encore brai sur "Crown Of Love", mon hymne. Une parfaite set list des albums et ep. Régine a clôturé le concert par Sprawl en dansant comme une poupée, comme à son habitude. Win Butler, comme Beth Gibbons et Bobby Gillepsie est descendu taper dans les mains des premiers rangs. Et le sourire sur tous les membres du groupe, un public heureux, et moi ivre de bonheur d'avoir dansé, chanté et participé à un vrai beau moment.
Chris Geddes (Belle & Sebastian). Le leader nous a livré un petit mix entre mainstream et rock 60' bien agréable.
Et puis d'autres mixes (Aldo Linares) et une ultime balade sur le site histoire de s'épuiser pour arriver à dormir.


(DODO - PACKING - GARE - BARCELONE - PARIS -PLUIE)

Alors vous comprendrez que le retour a été douloureux, un peu comme une longue descente.




Il n'y a plus qu'à attendre l'année prochaine...